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lundi 18 mai 2015

L'instant cuculte : Mad Max 3 - Au-delà du Dôme du Tonnerre, de George Miller et George Ogilvie (1985)


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4 ans après The Road Warrior, Mad Max se voit offrir une nouvelle vie. Des 2 millions de dollars de budget pour Mad Max 2, ce troisième volet (une pure commande de studios), passe à 12 millions et se retrouve sous l'égide de Warner Bros qui entreprend de commercialiser le film en le rendant plus approprié aux spectateurs : le film se concentre davantage sur un groupe d'enfants survivants et écope naturellement d'un classement PG-13; Tina Turner tient l'un des rôles principaux et chante sur la bande originale du film (les saxophones 80's sont partout). Ceci dit, fidèle aux thématiques de son univers, Miller voyait en Tina Turner une survivante, laquelle avait vécu l'enfer d'un mariage violent et avait ensuite disparue dans la nature, se produisant dans des hôtels ou des cafés. Le rôle qu'elle tient dans Mad Max 3 est totalement à l'unisson avec son histoire personnelle, qu'on l'apprécie ou non.

Seulement voilà, toute la douce folie des originaux est noyée sous les codes du tout-venant du cinéma américain, et c'est en voyant les Mad Max les uns à la suite des autres qu'on se rend compte comme le propos et la réalisation de Miller sont éclipsés par la standardisation intégrée au film. Ceci peut-être expliqué très tôt dans le processus par le fait que Byron Kennedy, producteur et ami de George Miller, décède dans un accident d'hélicoptère alors qu'il est en repérage pour le film. Perdant intérêt à réaliser le film, Miller demande à ce qu'un second réalisateur soit engagé (George Ogilvie, avec lequel Miller aura collaboré sur une série TV politique australienne) et le père originel de la saga se contente de filmer les scènes d'actions.

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Derrière le drame, l'inflammation substantielle du budget permet pourtant une chose à George Miller : élargir de façon conséquente le spectre et le scope de son univers. Que le film tienne la route ou pas, Miller construit Bartertown, souk malfamée où se serait retrouvé la pire racaille du pays, et une oasis pour "enfants perdus" au milieu du désert. Miller semble ainsi avoir réalisé deux films extrêmement différents : une première partie de 45 minutes à Bartertown, où, totalement engoncés dans un système hollywoodien, Miller accumule les fautes de goût tout en essayant de rester fidèle à sa vision. Et une deuxième partie inattendue, où Max se retrouve guide improvisé d'un groupe d'enfants vivant reclus dans le désert, attendant un sauveur ("Captain Walker") qui ne viendra pas. Miller touche à quelque chose de puissant dans ces moments où la tribu d'enfants se relaie de générations en générations une histoire orale de leur survie, racontée dans un anglais brisé. Après Mad Max 2, George Miller voulait à l'origine tourner une version de Sa majesté des mouches dans un contexte de fin du monde; il a partiellement retranscris cette idée dans cette seconde partie de récit, qui bien qu'incongrue dans l'univers du vigilante, finit par faire parfaitement sens pour le personnage.

L'espace d'une réplique, le film embrasse la dimension western de son épopée; un maître de cérémonie, ignorant l'identité de Max, le baptise "The man with no name", à l'image de cette figure archétype du cowboy interprétée par Clint Eastwood. Mais derrière cette référence, les codes symptomatiques du cinéma américain des années 80 prennent le dessus. Avec sa réalisation paresseuse, le film tâche de se parer d'une faune originale, mais échoue dans les grandes largeurs. Tina Turner est ridicule et l'un des sbires du film est une étrange alliance entre un nain et une grande brute répondant aux noms de… "Master" et "Blaster". On roule des yeux devant un tel abandon. Le film perd globalement toute la rage habitant les deux premiers films, le ton et la violence y sont amoindris de façon considérable, la tôle froissée n'est plus qu'un prétexte et Miller semble rejouer, bon gré, mal gré, l'énorme morceau de bravoure du précédent film. Mad Max 3 perd ainsi cette atmosphère punk, cette facette désespérée qui sue à travers les deux premiers films. En essayant d'agrandir son univers par un étalage très hollywoodien, il le rend aussi trivial et forcé quand le désespoir latent de The Road Warrior fonctionnait de façon tellement plus emphatique.

En fin de bobine démarre in extremis et sans raisons valables une dernière poursuite motorisée, et parce qu'à ce stade le film est totalement en roue libre, plus rien n'importe. Même le Gyro captain qu'on rencontre dans le deuxième épisode (et dont on apprend ici le nom, Jebediah) ne semble pas vraiment reconnaître Max, les décisions sont prises en dépit du bon sens et l'un des prisonniers de Bartertown le confesse lui-même : "There ain't no plan!". Ce qui explique sans doute l'extrême platitude du tout, alors que c'est justement une réalisation trompe-la-mort et une volonté de fonctionner avec le minimum syndical qui avait fait pour la réputation de Miller…

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Ceci dit, le film opère un retour aux fondamentaux pour le personnage de Max, puisque de père de famille aimant dans le premier film à vigilante routier dans le troisième film, Max finit par retrouver une famille d'adoption dans laquelle il va s'investir pour les sauver. Il y a d'ailleurs cette superbe scène en pleine poursuite finale, dans laquelle Max, inopinément, montre aux enfants comment se servir d'une platine vinyle poussiéreuse : son humanité regagnée, Max disparaît une dernière fois, laissée sur la route par trop familière, dans la poussière et la fumée des véhicules endommagés. Cette fin désormais classique dans la série continue de fasciner et de titiller la curiosité de tous les fans du personnage. Qu'advient-il du Road Warrior? 30 ans plus tard, George Miller a un début de réponse à la question...

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